Sortie entre fille [ Rose]

Ma mère avait décidé de m’emmener faire les boutiques pour me faire plaisir et pour passer un peu de temps avec moi. Elle avait refusé que je sorte avec une casquette de mon père sur la tête et je n’avais pas discuté mais j’étais cependant déçu, bien qu’heureuse de passer un peu plus de temps avec elle. J’étais euphorique, j’avais couru dans tout les sens pour voir tout les magasins, ravie d’avoir une mère inépuisable et patiente. Je portais deux petits sacs qui comportait chacun un bijou et un troisième utilisé par une paire de chaussure. Ma mère quant à elle portait tout les restes aussi bien mes emplettes que les siennes. Elle ne voulait pas que je croule sous le poids de nos achats pesants. Mes parents était toujours surprotecteurs, j’aurais bien pu porter un sac de plus sans me casser en deux, mais non. Je sautillais partout en zigzagant entre les boutiques lorsque ma mère décréta qu’il était temps pour moi de manger et de reposer mes petites jambes fragiles. Je devais bien avouer cependant que je commençais à faiblir et que mon cœur commençait à battre encore plus vite qu’à l’ordinaire. A force de courir les magasins toute la matinée mon pauvre petit corps d’hybride qui avait pourtant tenu plus longtemps que celui d’un humain n’en pouvait plus de subir autant d’effort. Pour clore ce début de journée bien rempli elle avait décidé ensuite de m’emmener au restaurant toujours dans l’unique but de me faire plaisir puisqu’elle était incapable d’avaler quoi que ce soit qui ne soit pas du sang animal. Je montrais un joli restaurant du doigt.
- Maman, maman, ici ca te va ? Lui demandais-je enthousiasme

Dix sacs sur un bras et treize sur l’autre j’avançais à grande enjambés à travers les rues de Port Angeles. Jamie sautillais devant moi nous cherchions un restaurant digne de ce nom pour y faire une pause, bien sûr je n’étais pas fatiguée mais je voyais bien que ma fille risquais de s’effondrer de fatigue d’ici quelques secondes.
Hier soir Emmett et moi avions décidé d’écarter la jeune hybride de la maison, en effet Edward s’inquiétait à cause de la menace qui planait au dessus de nos tête : les vampires cannibales… Mon frère, mon mari et Carlisle avait décidé d’arpenter la forêt pour vérifier que tout allait « bien ». J’avais donc été contrainte d’emmener Jamie loin de la villa.
Malheureusement j’étais anxieuse, je redoutais ce qui se passais à la maison et m’efforçais de penser à autre chose de peur d’effrayer ma fille.
C’est alors que Jamie me tirait de mes pensés, me demandant si se restaurant me plaisait. J’humais l’air, pas d’odeur malsaine me parvenait de cet établissement, j’adressais un sourire à ma fille.
-Oui celui là est parfait.
Je m’avançais vers le restaurant ouvrais la porte pour permettre à ma fille d’y rentrer, celle-ci ce faufilais à l’intérieur. Une serveuse nous accueillais et nous indiquais une table.
Je posais nos emplettes près de mes pieds.
-Que veux-tu manger chérie ?

Une aimable serveuse vint à nous et nous plaça à une table. Je retirai ma veste et posais mes paquets avant de m’assoir. La dame se retira aussi vite qu’elle pu, elle semblait méfiante. Je ne compris pas pourquoi ? J’avais souvent entendu Edward dire que l’instinct des humains les poussait à fuir les vampires, mais que par ailleurs ils les attiraient ? Pourtant ils ne se méfiaient jamais de moi, ma mère m’avait souvent raconté que quand j’étais petite, les gens dans la rue s’arrêtaient pour me saluer, me sourire ou dire pour me dire que j’étais adorable, et c’était valable pour Nessie aussi. Pourtant je ne trouvais pas ma famille effrayante loin de là. Je préférais garder le silence et ignorer cette idiote de trouillarde de serveuse. Ma mère me demanda ce qui m’aurait fait plaisir de manger. Je me penchais sur la carte et réfléchissais au plat qui me tentait. Il me fallut un certain temps pour me décider.
- J’aimerais bien un demi-poulet grillé s’il te plait, avec des pommes de terre au four…
Cela devait paraitre étrange pour les autres clients du restaurant qu’une petite fille de mon âge aussi frêle que je l’étais prenne un demi poulet pour elle toute seule. C’était comme ça, c’était une des choses qui faisait que j’étais un hybride, je devais manger beaucoup plus que la moyenne, peut être à cause de ma croissance accélérée ou peut être pas… Les gens de ma famille était habitué et connaissait mon appétit, n’oublions pas que Renésmée avait été une hybride avant moi. J’avais peur de ce que penserait les serveuses, clients et autres cuisiniers, j’avais peur qu’il me trouve bizarre, qu’ils me remarquent, qu’ils se mettent à parler de moi de manière plus ou moins aimable et bien veillante, qu’ils jugent ma pauvre mère qui n’avait rien avoir avec ça.

Jamie me lança un regard apeuré, je n’avais jamais compris pourquoi elle avait peur d’être différente. Petite je « cultivais » ce qui me rendait unique afin de l’exposer aux autres, c’était pour moi une façon de me sentir "à part". Malheureusement ce n’était pas fille du moins biologique, pourtant je l’aimais comme telle.
Quelques minutes plus tard la serveuse revînt avec le demi-poulet grillé ainsi que ses pommes de terres au four elle les posa devant ma fille me demanda une énième fois si je voulais quelque chose avant de partir vers les cuisines d’un pas rythmé.
Alors que Jamie engloutissait avec envie ses pommes de terres je la fixais avec angoisse, j’avais peur de ce qu’il pouvait lui arriver, peur de ce qu’il avait dehors et la menace qui nous planait dessus, pourquoi ne pouvions-nous pas être heureux quelques années sans que tous sois gâché ?
- Fais attention chérie ne va pas t’étouffer avec une des ces pommes de terres, dis je d’un ton que je voulais chaleureux.
J’avais tendance à la surprotéger mais au fond c’était ce qu’il fallait au moins j’avais la conscience tranquille, je savais qu’elle ne traverserait pas la route sans regarder à gauche puis à droit plusieurs fois etc.… Ce qui l'agaçait profondément, dès qu'elle allait se promener je lui servais la leçon que toute mère digne de se nom avait au moins dis une dizaine de fois à son enfant.
"Si tu croises quelqu'un et qu'il te demande de lui suivre ..."
A chaque fois Jamie levait les yeux aux ciels ce qui la rendait encore plus jolie et me disait d'un ton rassurant: " ne t’inquiète pas maman..." je la laissais alors partir et attendait avec angoisse son retour....

N’allait-elle dont jamais arrêter de me surprotéger ? Ses paroles étaient tellement ridicules que je me demandais si ce n’était pas une blague. Malheureusement ce n’était pas étonnant venant de sa part. Au regard de son air sérieux et de son coup d’œil assassin à mes pommes de terre ce n’était visiblement pas une blague. Elle était belle et bien inquiète que je sois assez maladroite pour m’étouffer avec une PATATE. Je riais intérieurement à cette pensée. Pourquoi ma mère comportait la spécificité de croire à tout prix que même les aliments soient en mesure et aient une envi certaine de mettre fin à mes jours. Aucune mère même d’enfant humain ne se comportait comme ça, pourquoi la mienne ? Les humains étaient pourtant plus fragiles que moi. Je pris mon élan et piquai de toutes mes forces dans une des mes patates assassines pour montrer à ma mère que je les métrisais et qu’elle n’avait aucun souci à se faire. La fourchette laissa une brèche dans l’assiette du restaurant. Après être passée au travers de la pomme de terre elle avait heurté avec violence l’assiette et s’était légèrement tordue au niveau du quatrième pic. Je levais les yeux au ciel, bravo, encore un moyen pour nous faire remarquer, ma mère avait raison finalement, j’étais une source de danger potentielle aussi bien pour moi que pour les autres, comment allions nous expliquer à la serveuse qu’avec ma force surhumaine d’hybride mi-vampire mi-humaine de 4 ans qui en parait 5 de plus j’avais pu transpercer une patate, puis une assiette avant de tordre la fourchette en l’écrasant dessus ? Mes yeux rivés sur la brèche je restais statique, puis les levais timidement vers ma mère.

- Celle la ne pourra plus m’étouffer… entonnais-je timidement en tentant de plaisanter.

J’avais honte, peur qu’elle ne me punisse, per qu’elle me gronde peur qu’on nous découvre, peur qu’on nous juge…